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New-York, Islande : chroniques voyageuses
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Jokulsarlon ne vous laissera pas de glace.

Jokulsarlon ne vous laissera pas de glace.

Une lagune qui par deux fois a accueilli James BOND et une autre BATMAN, une lagune comme un trait d’union entre un glacier aussi monumental que millénaire et un océan dont les vagues chargées d’angéliques écumes blanches s’écrasent sur un sable noir du diable, une lagune chargée d’icebergs comme l’est un verre chargé de glaçons ( !!!), une lagune ordinaire qui s’habille de l’extraordinaire de glaces en transhumance. Ne vous attendez pas à rencontrer celui qui provoqua la catastrophe du Titanic, vous seriez déçus. Ici on joue dans le plus modeste. Soyez juste novice dans la découverte des icebergs, un brin candide, et sous serez ébahis par le spectacle de ces blocs de glace flottant et dansant tout en nonchalance et flânerie. Des morceaux de glacier en lévitation, diaprés d’un bleu céruléen et zébrés, comme autant de morsures telluriques, de noirs cendrés. Les nuances qui irradient de leur cœurs froids trahissent leur long parcours depuis les hauteurs du glacier Vatnajökull jusqu’à leur échouage, brisés par les éléments, dans cette eau sombre. Des jaunes discrets témoignent de la présence de souffre et leurs formes tarabiscotés de la violence de leur périple.

Pareil spectacle au soleil couchant, alors que l’astre éternel (oui, bon d’accord, son éternité n’est que toute relative vu que dans cinq milliards d’année il arrête sa production vitale) baigne dans un halo le glacier qui au loin glisse lentement (tout aussi relative sa lenteur mais bon deux kilomètres par millénaire ça vous situe entre le paresseux et l’élève de troisième assis au fond de sa classe) et habille (toujours le soleil. Faut suivre un peu) le paysage de lueurs mordorées et bien pareil spectacle est inoubliable et si apaisant, incomparable et si reposant qu’il continue, bien des heures après, à habiter vos premières minutes dans les bras de Morphée.

Sous la lune évanescente (petit rappel, en juillet, le jour est quasi perpétuel) la lagune s’illumine de vaporeuses lueurs marmoréennes que contraste la terre noire de ce pays.

N’hésitez pas à vous laisser embarquer sur le véhicule amphibie qui vous amènera au cœur de la lagune, vous plongeant dans des bleus que Klein n’aurait pas reniés. Le guide vous proposera alors une expérience unique, une expérience de vie à savoir goûter un bout de ce glacier, savourer une eau tombée du ciel il y a 800 ans et venue jusqu’à nous sous forme solide. L’eau savoureuse, doucereuse, nappe votre palais d’une nostalgie qui confine aux origines du monde. Cette eau a touché terre au moment des croisades. Même les meilleurs bordeaux peuvent retourner vieillir en cave.

Nageant entre les blocs de glace peut être aurez-vous la chance d’apercevoir un phoque traçant résolument son sillage vers l’océan.

Vous auriez de fait une belle cerise sur le gâteau. Chut ne dites pas à Brigitte BARDOT qu’un phoque peut (même métaphoriquement) se transformer en cerise, ça me ferait des histoires.

Usez et abusez des prises de vue. Les photos relèvent d’un petit côté turnérien et trahissent une ambiance apaisée. Certaines autorisent des effets surréalistes.

Un petit air de SIGUR ROS dans les oreilles complètera à merveille de longues minutes de contemplation sereine.

Jokulsarlon ne vous laissera pas de glace.
Jokulsarlon ne vous laissera pas de glace.
Jokulsarlon ne vous laissera pas de glace.
Jokulsarlon ne vous laissera pas de glace.
Jokulsarlon ne vous laissera pas de glace.
Jokulsarlon ne vous laissera pas de glace.
Jokulsarlon ne vous laissera pas de glace.
Jokulsarlon ne vous laissera pas de glace.
Jokulsarlon ne vous laissera pas de glace.
Jokulsarlon ne vous laissera pas de glace.
Glaçons de 800 ans, qui dit mieux ?

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Et le parfum chocolat, ils n'ont pas ?

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