CENTRAL PARK

Un poumon, une forêt, l’âme de la ville, ... Bref, toutes les lapalissades sont réunies pour que je trébuche dessus, tous les lieux communs sont énoncés pour que je ne fasse rien d’autre que répéter ce que vous avez déjà trop lu ou entendu.

Malgré cela, en dépit de tout, je me dois de vous parler de CENTRAL PARK.

Cette ville bouge en permanence. Les habitants marchent et mangent, marchent et boivent un café, marchent et téléphonent, courent en marchant. Ici, le temps est la chose la plus précieuse et les new-yorkais ont appris à l’étirer au-delà même de l’élasticité humaine.

Vous marchez donc beaucoup, vous marchez, presqu’au pas de course, dans NYC trépidant, virevoltant, actif alors même que vous, vous n’êtes qu’un simple sujet passif (un touriste en fait) et vous voilà souvent pris de vertiges. A droite, à gauche, partout la ville de NEW-YORK donne le tournis, impose sa frénésie, fait du grandiose un état permanent. Et je dois dire que ce vertige est délicieux.

Puis vient la rencontre avec CENTRAL PARK. Non pas cette rencontre frivole d’un dimanche matin où nous nous aventurâmes dans les premiers mètres du park, mais bien cette rencontre profonde, celle d’un footing. Rien n’est plus banal, plus commun, plus médiatisé  (remarquez que les médias génèrent le banal, le commun sous couverture de le rendre utile et indispensable) que ce genre d’activité. CENTRAL PARK le samedi, se couvre d’athlètes du dimanche et le dimanche d’athlètes du bon jour cette fois.

D’aucuns courent en poussant une poussette (sport national idéal pour le dos),  d’autres en trainant un chien (arrêt obligatoire à la moindre trace d’urine d’un congénère). Bref, à CENTRAL PARK tout le monde foottingne. Je footingne, tu footingnes, il footingne et nous, nous touristes, nous passons.

 Et j’ai donc footingné, un peu, beaucoup, un brin trop au point de me perdre au nord de CENTRAL PARK , là où les allées cèdent le pas au chemins, les chemins aux traces et les traces à l’aventure (petite aventure quand même. On est encore en plein cœur de NYC J ).

Votre pied se prend dans une racine, votre regard scrute le chemin pour ne pas trébucher de nouveau, vos sens aux aguets se surprennent à ne plus entendre la ville, à ne plus voir d’humains, à ne plus sentir l’odeur des pots d’échappement. Des animaux (surtout des écureuils) vous narguent, eux, en se jouant de tous les obstacles de la végétation et dans vos écouteurs passe une musique de film comme psychose ou les dents de la mer.

 L’espace d’un mauvais trip, je me suis cru Clarence STARLING (Jodie FOSTER dans le « silence de agneaux » et non pas le « seigneur des agneaux » ou « le silence des anneaux ») courant, en début de film, dans les bois brumeux de la CIA. Puis j’ai demandé mon chemin !!!

On ne mesure pas l’immensité de ce park (4 Kms sur 900 m soit l’équivalent de presque 400 terrains de foot)  tant qu’on ne l’a pas arpenté. Si vous êtes de TOURS, que le plus grand parc de la ville fait 200 m sur 200m – Central Park n’est rien que 90 fois plus grand que les Prébendes à Tours - , hélas vous mesurerez l’immensité plus vite que tous les autres habitants de n’importe quelle ville de France.

CENTRAL PARK demeure un havre de paix au milieu d’un ruche, un ilot piéton au sein d’un flot d’automobile (même si CENTRAL PARK est transpercé par des routes, la circulation demeure interdite de 10h00 à 17h00 et les week-ends), une respiration au sein d’une semaine de touriste marathonien, une parenthèse de verdure dans un texte de béton.

Vous pourrez y courir (les allées sont vastes et multiples. Le tour du réservoir Jacky KENNEDY vaut de de s’y rendre rien que pour la vue – les immeubles de la ville qui se détachent d’une étendue de verdure que précède une étendue d’eau – unique), y flâner, vous y promener en calèche, vous recueillir sur la stèle dédiée à la mémoire de John LENNON, y aller, y retourner, y revenir .

Si vos pas vous y guident un dimanche d’octobre, vous pourrez applaudir les hommes et femmes habillés de rose qui rendent hommage à la lutte contre le cancer du sein en marchant tout autour du park.

Pour accéder au MET où au musée d’histoire naturelle, vous pourrez être amenés à le traverser. Ne vous en priver pas. Ce ne sont pas 10 minutes de marches qui doivent vous rebuter alors qu’elles peuvent vous enchanter

Pour une vue imprenable deux endroits à privilégier :

• TOP OF THE ROCK (30 Rockefeller Plaza) demeure l’observatoire idéal pour une vue de central park mais également de l’Empire state building. Privilégier une visite de diurne et non nocturne.
• Bar de l’hôtel MANDARIN ORIENTAL ou MOBAR.  L’entrée est au 80 Columbus Circle (et/ou 80, W 60 th st. Nous avons cherché longtemps, aussi, cherchons nous à vous éviter des errements inutiles). N’espérez pas pouvoir vous asseoir près des vitres. Ces emplacements avec vue imprenable sur CNN et central Park sont réservés à la clientèle de l’hôtel … même si les sièges demeurent vides. Le droit vous est tout de même daigné de prendre des photos et de profiter de la vue.