NYC by night.

Cet article est particulièrement dédié à Marie dont l’opiniâtreté nous offrit, au dernier soir de notre séjour,  un merveilleux  spectacle qu’hélas, pas un d’entre nous, ne put immortaliser en photo (nous n’avions plus de batterie ni dans nos appareils photos, ni dans nos portables. Vous le croyez, non mais vous le croyez. Allo !! Allo !!).

Si vos pas vous mènent au sommet de l’empire state building (NB : l’expression vos pas vous mène n’est qu’une métaphore car vous ferez l’ascension en ascenseur. Il vaut mieux) alors que la nuit essaye de recouvrir de sa nasse brumeuse le flot incessant des lumières, si comme Marie, votre regard de nyctalope (non, non, ce n’est pas un gros mot bien que tout, dans ce mot, y fasse penser), perçoit  avec une acuité sidérante ce bar perché au sommet d’un immeuble, s’il vous reste encore du courage et de l’énergie, ne ratez pas l’occasion d’aller vous y asseoir.

Le bar se nomme le  230 Fifth. Il est situé 230 5th Ave, New York (soit au n° 230 de la 5ème avenue d’où son nom). Prendre l’ascenseur jusqu’au dernier étage et profitez.

Le spectacle nocturne avec une vue imprenable sur l’empire state building illuminé y vaut d’y payer la bouteille de champagne 280 $ (non il ne faut pas déconner, faites comme nous, prenez une bière et asseyez-vous. Les places assises ne sont réservées qu’aux consommateurs de bouteilles (200 $ mini) mais tant que personne ne vient vous déloger, vous restez assis. Si quelqu’un vient, parlez français et faites semblant de ne rien comprendre).

Assis confortablement (même en hiver le confort thermique est assuré par des braséros qui consomment  autant d’énergie qu’un bon vieux « convecteur grille- pain » qui nous sert de chauffage en France), vous pourrez deviser sur ces tours illuminées qui tutoient les étoiles et vous y plonger un peu (dans les étoiles).

Passé ce préambule, il faut préciser, mais vous vous en doutez, qu’à l’instar de toutes les grandes villes, mais plus particulièrement ici,  NEW-YORK est une ville qui ne dort pas. Un seul exemple suffira à illustrer mon propos : les supermarchés ferment à une heure pour rouvrir à 5.

Alors que la nuit imprègne les lieux, l’obscurité n’arrive pas à le faire des esprits. Tout bouge, tout vit à ne savoir s’arrêter. La ruche diurne devient fourmilière nocturne.

La ville irradie en permanence de taxis jaunes dont les feux quadrillent les artères, plantant leurs phares dans le bétons d’immeubles de bureaux non éteints (merci pour le réchauffement climatique L ), de magasins ouverts, d’immeubles illuminés de manière plus ou moins artistiques et heureuses.

Quelques lieux méritent un passage nocturne. Ne manquez pas ces rendez-vous :

A tout seigneur tout honneur l’Empire State Building qui offre une vue saisissante sur le tableau pointilliste de la métropole à vos pieds. Les avenues se dessinent en linéaires traits de lumières et se divisent en fins sillons qui se devinent parfois quand l’architecture urbaine ses trouve ajourée. La pénombre est tachetée en tous points d’halos vaporeux. Des lumières silencieuses (vu d’ici tout est silence) se glissent entre les masses sombres de pierres et de verres et semblent vouloir expulser vers le ciel, leur intensité orangée.

Quelques tours de verre scintillantes « futurisent » la ville. On se rappelle avoir vu pareil spectacle dans des films de science-fiction.

Autre lieu, autre film avec le pont de brooklyn qui de majestueux le jour, devient auguste à la nuit tombée. La vue sur down-town s’imprime dans l’iris de vos yeux ébahis.  La FREEDOM TOWER quant à elle semble absorber tout le noir de la nuit pour le restituer en une lactescence pure. La sérénité des lieux vous enveloppe. L’East river clapote à vos pieds. Le vacarme de la ville ne surnage que dans le vague écho atonal du flot de circulation. Happé par le scintillement lointain de la ville, vous vous attardez au-delà de l’horaire prévu. Après tout, nous n’avons jamais rendez-vous qu’avec la vie et nous-même. Alors prenons le temps. Le calme et le temps sont si rares. Surtout à NEW-YORK.

A l’inverse, TIME SQUARE est l’incarnation de la vie nocturne de NYC. Les publicités clignotent, scintillent, défilent, se défilent, zooment, dézooment,  vous parlent mais vous ne les entendez pas. A TIME SQUARE, Les touristes défilent et se défilent, leurs appareils photos zooment et dézooment, leurs flashs clignotent, scintillent et le brouhaha est tel que s’ils venaient à vous parler (les touristes) vous ne les entendriez pas.

La frénésie nocturne ne cède en rien à l’exaltation diurne. TIME SQUARE est le pur jus de cette ville, un concentré de sa folie, un zeste de sa déraison. Prendre TIME SQUARE en infusion, ce n’est pas avaler un « pisse-mémé » mais plutôt un « pousse toi mémé, ta place n’est pas ici. Va faire dodo, nous on fait la bringue à ne pas dormir de sitôt ».    

Laissez-vous, au moins le temps d’une ou deux soirées, porter par cette ville qui interdit à la nuit de descendre plus bas que le 5^ème étage des immeubles, admirez les éclairages des images qui subliment le gris du béton, n’hésitez pas à vous asseoir dans un club de jazz pour  déguster un vin rouge au son moelleux d’un saxo. Oubliez les soucis et laisser vous pénétrer de cette ville-vie la nuit.